Voyager sur le transsibérien a toujours été le grand rêve de Stefan. Pour ma part, je n’ai jamais vraiment aspiré à être enfermé dans un train pendant 5 jours pour traverser toute la Russie. Bien sûr, faire le tour du monde a toujours été mon ambition, mais je ne peux pas dire que la Russie se trouvait tout en haut de ma liste. Dans mon tour du monde, il devait y avoir des plages de sable fin, des cocotiers, des fruits exotiques, et une mer à 26°C, certainement pas de Taïga !
Mais comme dans toute relation, il faut savoir mettre de l’eau dans son vin… Et si cela signifie qu’il faudra passer 5 jours dans un train de l’Europe jusqu’en Mongolie, qu’il en soit ainsi !
Le voyage en transsibérien de Moscou à Vladivostok prend environ 8 jours et couvre près de 10000 km. La plupart des voyageurs s’arrêtent pour quelques jours pour visiter le splendide Lac Baïkal puis reprennent ensuite le train trans-mongolien jusqu’à Pékin en passant par la Mongolie.
Au total, nous avons parcouru plus de 5000 km en l’espace de 88 heures et traversé 5 fuseaux horaires de Moscou jusqu’à Oulan Oude.
Voici le récit en photos de notre voyage sur le transsibérien de Juin 2014.
Enfin prêt pour embarquer sur le transsibérien:
Notre aventure commença à Moscou le mardi 17 Juin en début d’après midi, sur les quais de la gare de Kazan. De nombreux voyageurs attendaient patiemment le train qui les emmèneraient au delà des montagnes de l’Oural, jusqu’aux grandes plaines de Sibérie :
Chaque Wagon est géré (commandé) par une Provodnista. Il s’agit de la patronne du Wagon ; elle a le droit de vie ou de mort sur ses passagers ! Elle s’occupe de valider les billets de train, fournit des draps de couchette et s’assure que le Wagon soit propre pendant tout le voyage. Il arrive même parfois que la Provodnista fasse tourner un petit marché au noir de vodkas dans sa petite cabine personnelle.
Ses dames ne sont pas commodes, donc il ne vaut mieux pas les importuner :
À bord du transsibérien :
Nous avons voyagé en platzkart, un genre de troisième classe. Il s’agit de la classe la moins chère et la plus populaire donc parfaite pour les Nomadic Boys que nous sommes.
Il est aussi possible de voyager en deuxième classe (« Kupe ») dans un Wagon constitué de 8 cabines toutes dotées de 4 couchettes. Il existe même une première classe avec cabine privée.
De nombreux sites Internet conseillent de voyager en platzkart pour son ambiance plus « locale » et donc plus authentique. Il est également plus facile de socialiser avec d’autres touristes en platzkart :
De nombreux Russes voyagent en troisième classe, cependant il est très difficile de socialiser avec eux si vous ne parlez pas le Russe. Ci dessous, une photo de nos voisines de couchette (qui ont malheureusement ronflé non stop du début jusqu’à la fin du voyage).
La vie à bord du transsibérien consiste à regarder les gens monter et descendre du train, lire, dormir, sans oublier manger !
Chaque Wagon contient un Samovar, une espèce de bouilloire géante qui permet de se ravitailler en eau chaude. Grâce au Samovar, Nous pouvions boire du thé à volonté, faire du porridge pour le petit déjeuner, et manger des soupes lyophilisées pour le dîner. C’était pas le Pérou mais c’était mieux que rien…
Nous avions également acheter avant le départ une importante quantité de fruits, pain, concombres, tomates et œufs durs afin de garder un bon équilibre alimentaire à bord du transsibérien.
Voyager en troisième classe n’est pas tout rose non plus. La manque d’air conditionné se fait vite ressentir surtout lorsque l’on traverse la Sibérie en plein mois de juin quand la température extérieure dépasse les 30°C.
Nous avons aussi remarqué que les Russes n’aiment pas trop ouvrir les fenêtres, donc imaginez le cocktail d’odeur après deux trois jours dans un Wagon plein à craquer.
Les escales du transsibérien
La plupart des voyageurs du transsibérien font quelques escales d’un ou deux jours afin de rendre le voyage plus agréable. D’autres sont assez braves pour tenter les 8 jours en train non stop jusqu’à Vladivostok, mais ressemblent à de vrais Zombis à la sortie du train.
Pour notre première escale, nous sommes restés dans la ville d’Ekaterinbourg pour deux nuits. Nous avons ensuite continuer notre route jusqu’à Irkutsk près du lac Baïkal.
Le voyage d’Ekaterinbourg à Irkutsk fur le plus long de tous : 56 heures soit près de trois nuits dans le train. Heureusement, nous nous arrêtions assez régulièrement dans des gares au milieu de nulle part pour quelques minutes.
Voici le résultat après trois jours de train, sans douche et très peu de sommeil :
Les gens du transsibérien:
Nous avons rencontré des personnages intéressants pendant notre voyage :
À chaque arrêt, une nuée de babouchkas nous approchaient pour vendre leurs créations gastronomiques :
Les paysages de la Sibérie
Les paysages Sibériens se caractérisent par de vaste étendues de Taïga sur des centaines de kilomètres :
Nous avons également eu la chance d’assister à des couchers de soleils splendides :
Ce n’est qu’après Irkutsk, que la monotonie du paysage Sibérien laissa place à la beauté des rives du lac Baïkal.